LES BOUÉES DE SAUVETAGE

Je vais rajouter une belle réussite dans le coffre aux trésors de mes victoires personnelles. Mon médecin m’a dit qu’on lui lance des fleurs pour notre article pour le collège des médecins. Humblement, il leur dit qu’il n’a pas le mérite et que ce qui nous arrive stacause que pour lui je suis un être exceptionnel. Il y a presque un an, je l’invitais à militer avec moi pour un organisme d’alternative en santé mentale dans lequel je m’implique. On a donné une conférence lors d’une journée mémorable où on a lancé un site internet pour aider les gens qui vivent des sevrages de médicaments. La conférence a tellement été appréciée qu’on a été approché pour écrire un texte pour le collège des médecins. Le seul côté négatif c’est qu’ils n’ont utilisé qu’une partie des 2 textes qu’on a écrit. J’ai donc décidé de publier la version intégrale de mon texte sur mon site web car j’ai travaillé fort pour ce texte et je crois qu’il vaut la peine d’être lu en entier.

Bonjours, je m’appelle Nicolas Aubé-lanctôt. Je suis l’artiviste multi-indisciplinaire Le Foulosophe Nic. Je suis un foulosophe engagé qui dénonce, à travers les arts que je pratique, toute aliénation. Je suis impliqué dans des projets de patient-partenaire et dans différents projets au CIUSSS. J’agis aussi comme formateur auprès des étudiants en travail social à l’université de Sherbrooke, où je donne des ateliers et conférences. 

Je porte différents chapeaux dont voici quelques-uns : usager entraîneur et acteur dans la formation des futurs travailleurs sociaux à l’Université de Sherbrooke, militant dans le comité d’un organisme d’alternatives en santé mentale, juré évaluateur de projets en travail social pour de futurs projets dans la communauté de l’Estrie. Je touche aussi à différents projets qui gravitent autour des « livres ouverts » pour l’université de Sherbrooke et pour le Comité Vécu Gam dans lequel je suis impliqué.

  • Quel serait ton principal conseil ?

Au cours de ma vie, j’ai vécu plusieurs sevrages; alcool, pot, cigarette, drogues, benzodiazépine, médicaments psychiatriques. Le premier conseil qui me vient en tête serait de ne pas être pressé. Quand on est trop pressé, on retourne en moins de deux à la case départ et cela affecte tout le travail accompli dans le but de diminuer la médication/consommation. Quand j’étais jeune, je voulais tout faire trop vite et je me suis pété la figure trop souvent. Avec mon TDAH, je crois que j’étais atteint d’un syndrome du lapin fou, comme dans le livre Alice au pays des merveilles, le lapin courant toujours après le temps. Cette course sans fin contre la montre a engendré d’autres problèmes de santé mentale. Par la suite, vivre avec les remords d’avoir fragilisé sa propre santé physique et mentale, c’est lourd. Il faut prendre le temps qu’il faut et faire attention à nos limites, à notre santé. Il fait se laisser un temps de jachère. 

Le deuxième conseil que je donnerais, c’est d’être un acteur et pas seulement un spectateur de notre cheminement avec la médication psychiatrique. Pour cela, le site web NOUS & LA MÉDICATION est un outil incontournable. Dans le passé, avoir eu accès à ce site d’information m’aurait probablement évité bien des problèmes. Étant de la vieille école, j’ai appris à la dure en imposant à mon cerveau et mon corps des sevrages et rechutes étalés sur plusieurs années quand j’ai décidé de prendre ma santé mentale en main. Le site NOUS & LA MÉDICATION offre de multiples outils thérapeutiques qui permettent d’éviter les longs détours d’un sevrage à l’aveuglette. Je souligne ici l’importance, selon mon expérience, de prendre des PRN (médicaments utilisés au besoin) lorsque diminuer la médication est notre objectif. Comme l’équilibre est fragile durant ce processus, on pourrait comparer les PRN à un pont permettant de passer du sevrage à l’équilibre. Bref, en étant outillé de ce site, d’un psychiatre, d’intervenants, de pairs aidants et d’un suivi avec notre pharmacien, on peut y arriver. C’est en travaillant de concert avec tous ces intervenants qu’on met toutes les chances de notre côté de réussir un sevrage de façon sécuritaire.

  • Qu’est-ce qui a fait la différence pour toi dans ta relation avec ton médecin, (son temps, son écoute)?

Mon psychiatre, lors de notre première rencontre, a su miser sur mes forces artistiques. À ce moment-là, durant mon hospitalisation, j’écrivais Homos-consomatus, un poème sur la société de surconsommation et la santé mental. Mon psychiatre m’a demandé s’il pouvait le lire. Il a semblé adorer, au point où il allait m’en reparler à chaque nouvelle rencontre. Quelques années plus tard, ce poème fut publié dans un recueil dont la préface était écrite par l’ex premier ministre Bernard Landry. 

Miser sur mes forces a facilité la création d’un lien de confiance dès le départ. Comprendre l’importante place que l’art occupe pour moi et proposer de faire de la co-construction allait m’aider à bien des niveaux par la suite. Un peu dégouté par l’engourdissement que procure la médication, la perte de contact avec mes émotions, qui sont les racines de ma force artistique, je suis à fond pour les méthodes alternatives. Quand j’ai défini que je voulais opter pour une diminution de la médication vers des doses minimales, j’ai reçu sa confiance et son support. Il a été comme un livre ouvert pour mes questions à propos de la médication tout au long de mon processus.

Sa franchise, lorsque j’ai vécu un grave épisode de toxicomanie, a permis de conserver le lien de confiance. Durant cette période, j’ai vu augmenter les dosages et le nombre de mes médicaments, jusqu’à ce que j’aie vaincu mes démons suite à une thérapie avec un psychothérapeute en toxicomanie. Les montagnes russes, on les a vécus ensemble, mon psychiatre et moi. Il a toujours été à l’écoute, il a toujours misé sur ma recherche d’équilibre, sur mes objectifs. Il a toujours pris la peine de m’informer des alternatives possibles pour la médication. Quand je suis devenu sobre, il y a maintenant 13 ans, son écoute axée sur mes besoins a fait toute la différence, car j’ai été motivé à moi-même mieux les identifier et tenter de prendre les moyens pour les combler. Ce type d’accompagnent, donnant une impression d’être sur le même pied d’égalité, a énormément facilité notre parcours. En effet, je vis un grand sentiment d’oppression et d’injustice face aux relations de pouvoir. Le sentiment d’avoir une relation d’égal à égal m’a permis d’apprendre de son expertise, et faire de la co-construction m’a permis, je crois, de développer ma propre expertise pour soigner ma propre santé mentale. C’est rare de pouvoir parler avec un psychiatre de politique, d’art, de philosophie, même de spiritualité, dans le cadre d’une relation d’aide. Nos points en communs, ainsi que nos divergences, au niveau culturel ou concernant divers sujets sociaux ou politiques a été une des forces de notre parcours. J’ai toujours senti qu’on avançait ensemble vers mon mieux être. Depuis 13 ans, je suis sobre et aujourd’hui j’utilise mes forces, ma sensibilité, ma conscience sociale pour influencer la formation de futurs travailleurs sociaux.

  • En tant que première personne concernée, qu’est-ce que tu dirais à un médecin pour lui faire réaliser l’importance de bien accompagner quelqu’un dans son sevrage ?

En tant que patient-partenaire, j’ai eu la chance de parler des mauvaises pratiques en santé. Dans un futur proche, je me vois approfondir mes horizons, le savoir expérientiel vaut son pesant d’or pour vulgariser des enjeux qui affectent les patients, et je suis un nomade de l’âme qui accumule les cordes à son arc et cultive sa psyché. Je sais que c’est rare d’avoir une relation comme celle que j’ai avec mon psychiatre. Il y a beaucoup de monde dans la pratique qui ne semblent pas ouvert d’esprit, qui semblent avoir choisi ce métier pour réparer les gens, mais pas pour les comprendre. L’esprit ne se répare pas comme une horloge. Malgré la ressemblante complexité des rouages, l’âme est partie prenante du bien être mental. Le vécu, les constructions mentales, le ressenti et la ‘vérité’ propre, doivent être compris et pris en compte dans planification et la mise en œuvre d’un plan d’intervention. Je crois qu’il est impossible d’aider sans comprendre, qu’il est impossible de comprendre sans connaitre l’expérience d’un patient, et seule l’écoute, la vraie, sans jugement à priori, permet d’en arriver là. C’est le patient qui peut le mieux observer comment son corps réagit face à une médication. 

Par le passé, j’ai rencontré des psychiatres et des médecins qui cultivaient leur complexe de Dieu, se croyant plus intelligents, plus puissants, plus pertinent pour la société que leur patients. Il est impossible d’écouter dans cet état d’esprit. La valeur et le savoir expérientiel de tout un chacun n’est pas à prendre à la légère et l’humanisme devrait être à la base de la philosophie de la profession. Je conseillerais aux futurs médecins d’être à l’écoute des besoins, c’est le plus rapide chemin vers l’amélioration de la qualité de vie de vos patients. 

Le psychiatre détient, pour sa part, d’autres savoirs, d’ordre pharmacologique et autres outils thérapeutiques. Il peut devenir le GPS médical qui va guider le patient en lui disant les vraies affaires sur les enjeux que peut créer la médication et ses effets secondaires, si la relation de confiance est bien établie. 

Dans les conférences et les ateliers que je donne, lors de mes rencontres avec la relève en travail social, je dis toujours qu’il est vital de miser sur les forces des patients. Cela ouvre la voie à la confiance et à la communication, tout en offrant un chemin qui facilite les interventions. Chaque humain a une ou plusieurs passions, si vous mettez le doigt dessus, vous trouverez des pistes pour aider le patient à se rattacher à sa passion, à se rattacher à lui-même, pour traverser ce que lui fait vivre sa problématique. Vous l’accompagnerez ainsi à devenir l’acteur principal de son parcours en santé mentale vers l’amélioration de sa propre qualité de vie.

Voici une capsule video de témoignages auquel  j’ai participé pour le site web de nous et la médication. Je me suis impliqué 2 ans pour créer avec eux leur site web et du contenu. Voici le lien vers le site web ou vous verrez de beaux témoignages d’être exeptionnels avec lesquels j’ai travaillé. https://www.nous-medication.com/

Voici la  capsule video complète du témoignages auquel  j’ai participé pour le site web de nous et la médication. Je me suis impliqué 2 ans pour créer avec eux leur site web et du contenu. Les capsules devait être dans un documentaire sur le sujet. Une collègue qui a participé aux capsules, était supposé aller présenter nos capsules dans un festival de documentaire en Italie. Malheureusement  m’a collègue n’a pas plus y aller à cause d’un problème de santé. Voici le lien vers le site web ou vous verrez de beaux témoignages d’être exeptionnels avec lesquels j’ai travaillé. https://www.nous-medication.com/

«Les bouées de sauvetage pour émerger et pour donner du vent dans les voiles » est une page facebook qui orchestré par l’artiviste en santé mentale le foulosophe Nic. Le groupe et la page facebook «Les bouées de sauvetage» ont été créés pour amorcer une chaîne de solidarité. C’est un endroit d’entraide pour les toxicomanes, alcooliques, gamblers, ceux et celle qui souffrent de problèmes de santé mentale. Il existe plein d’alternatives et de solutions qui s’offre à vous via l’arthérapie ou diverses techniques tel que la méditation. Je veux vous amener à comprendre que quand on va chercher les outils qui sont à notre portée, ça améliore notre qualité de vie et les possibilités sont infinies.

C’est pas facile quand on se sent au cœur d’une tempête ou d’une mer sans rivage. Quand les symptômes finissent par nous aveugler à un tel point que l’on ne voit plus la lumière au bout du tunnel, il ne faut jamais, au grand jamais, croire qu’on ne retrouvera jamais l’accalmie d’un havre de paix et d’harmonie vital à notre épanouissement.

Des fois, quand on essaye de trouver une solution à notre problème, ça peut sembler être un casse tête. Quand nos émotions sont empreintes d’amertume, il faut trouver des moyens de lâcher prise pour ne pas que nos problèmes nous noient dans les profondeurs de l’isolement.

Ça prend énormément de courage pour naviguer dans ces eaux troubles et je vous lève tous mon chapeau virtuel car vous êtes de redoutable marins. Je sais comment c’est dur de garder le cap quand on ne voit plus clair. La seule clé pour émerger à la surface et surfer comme des Kings sur presque toutes les vagues de problèmes, elle est en vous. Vous avez tous le pouvoir de changer votre vie. Il faut d’abord aller chercher les outils qui sont à notre portée car ça les prend pour refaire les fondations de notre havre de paix.

Parfois c’est long panser des plaies qui sont encore vives. 

Souvent on a l’impression que nos problèmes sont indomptables, mais croyez moi, ils s’apprivoisent.

Je compare souvent les problèmes de santé mentale ou les problèmes de toxicomanie à un vent fou qui mène notre petite embarcation vers des dérives où on n’a plus le contrôle du gouvernail. Dans ces moments, on se sent constamment dans des eaux troubles. Quand on décide de mettre tout en place pour changer, ça nous donne du vent dans les voiles. Il ne faut pas attendre après un miracle ou cultiver la pensée magique. Il faut devenir capitaine de notre propre changement. La solution pour retrouver notre feu sacré est plus simple et plus accessible qu’on le pense.

Tout d’abord, il ne faut pas laisser le bar open à nos problèmes car ils finissent par prendre toute la place. Il faut ne plus laisser les vertiges de nos problèmes occuper le rôle principal de notre vie.

Pour ma part, ce qui m’a sauvé, c’est d’aller chercher de l’aide. Au prise avec des problèmes de toxicomanie et d’anxiété, j’ai suivi une thérapie au Centre Jean Patrice Chiasson. Pour régler ces 2 problématiques, j’ai dû repartir à zéro et me refaire un environnement plus sain pour les vaincre. Afin de mieux vivre avec mon anxiété, je suis allé chercher de l’aide à L’Autre Rive. Grâce à l’exposition graduelle, j’arrive à mieux jongler avec elle, à ne plus être paralysé ou me sentir pris dans un étau comme trop souvent par le passé. En m’exposant à des situations anxiogènes, la courbe de l’anxiété a diminué de façon significative et elle s’améliore toujours.

Je crois que l’hypersensibilité est un don unique et qu’il a différentes formes. Il ne faut pas se comparer à monsieur et madame tout le monde car ils n’ont pas nécessairement votre sensibilité à fleur de peau. Ils ne vivront peut être jamais les choses avec la même intensité que vous. La majorité des artistes ont cette sensibilité. Souvent ils la magnifient pour la faire rayonner à travers différentes formes d’art. Je suis moi-même quelqu’un d’hypersensible. Il est prouvé que ceux qui sont hypersensibles vivent souvent plus d’anxiété, de dépression.

Il faut toujours garder à l’esprit que monsieur et madame tout le monde vont à leur rythme. Chacun à une course contre la montre qui est différente, mais souvenez vous de la fable de la tortue car c’est elle qui arrive la première au fil d’arrivé. Le lièvre riait d’elle, mais elle s’est fait une carapace et à fièrement franchi la ligne d’arrivée. L’anxiété, la toxicomanie ou la bipolarité brouille souvent nos perceptions et nous fait tout voir comme des montagnes insurmontables. Ça nous semble comme un casse tête qui, sur le moment, est impossible à résoudre.

L’arthérapie a été pour moi le meilleur moyen d’ouvrir la soupape. Ça m’a aidé à guérir 15 ans de débauche et de toxicomanie. Au cours de mon long parcours sinueux, je n’ai jamais connu aucun médicament qui a changé ma vie de A à z à ce point. J’ai retrouvé une partie des yeux de l’enfant en moi, celui qui s’émerveille devant presque tout.

Ça m’a sauvé la vie et ça m’a redonné une qualité de vie que j’avais complètement perdue. J’étais rendu tellement aveuglé par tous mes problèmes causés par ma  personnalité borderline, mon TDAH et ma toxicomanie que je ne voyais plus aucun rivage. Je me laissais mourir à petit feu et j’ai eu le malheur de brûler la chandelle par les 2 bouts. Ça a bien évidement empiré mes problèmes de santé.

L’art, c’est plus qu’un simple exutoire émotionnel, c’est une bouée de sauvetage à laquelle on peut se rattacher au coeur d’une tempête. C’est le meilleur gouvernail que j’ai connu. En temps de crise, il ma toujours permis de mener mon embarcation à bon port et en plus m’a fait connaître le plus vaste univers par toutes les formes d’art.

Comme Lazare s’est relevé d’entre les morts, d’année en année je recolle les morceaux des pots cassés car je suis aller au cœur des ténèbres. Je sais quel point c’est dur de porter sa croix. L’arthérapie ma permis de retrouver la fontaine de jouvence et maintenant tout est possible car c’est avec du sang neuf que j’apprend à affronter la vie avec sang froid.

Je crois que tout le monde a ce potentiel car l’homme et la femme sont capables des plus grands exploits quand ils font face lorsque confrontés à des problèmes de taille. On est tous comme des chimistes dans un laboratoire. On doit comprendre la chimie de notre problème pour s’outiller et mettre en place les bases solides qui vont être propices à notre épanouissement.

J’ai donc décidé de consacrer ma vie à la cause des personnes atteintes d’anxiété et de problèmes de santé mentale. Ce sera mon cheval de bataille. Comme j’ai plusieurs talents avec les mots, l’art visuel et la musique je vais les mettre à profit pour en aider d’autre.

J’ai formé ce groupe car la plupart des gens qui vivent tous ces problèmes vivent souvent dans l’isolement. Des fois on se sent seul dans le désert, mais dans chaque désert il a un oasis pour se ressourcer. Ce groupe se veut un endroit pour que les gens tissent des liens avec d’autres, un lieux d’échange.

Cliquez sur l’image car elle mène vers le groupe Fake Book que j’ai créer.

En 2018, j’ai commencé à m’impliquer dans des projets spéciaux qui sont reliés à ce projet de cette vidéo promotionnelle et c’est vraiment génial. L’hiver dernier, j’ai commencé un cours à l’Université de Sherbrooke:  un cours unique en Amérique et c’est relié au travail social. Depuis 2018, je m’implique dans le comité et dans des projets en tant qu’usager entraîneur. J’adore la gang avec qui je m’implique car j’aime mettre mon grain de sel dans les différents projets. Une partie de du groupe est en train de monter un nouveau projet multidisciplinaire pour la prochaine école d’été. Ça va être un un « omni » (objet artistique non identifié) et il va avoir un vernissage et d’autres trucs qui gravitent autour du travail social. Ces projets me permettent, en même temps, de faire des projets avec les arts que je pratique et surtout de travailler avec une équipe de passionnée. J’ai le cours de mes rêves et il me permet à toucher à plein de trucs que j’aime et il me permet de donner au suivant grâce à mon savoir expérimentiel. Je tripe raide et vive le travail social !

Le théâtre forum que j’ai créer avec mon amie Mélissa St-Cyr Morin. On a créer cette oeuvre pour la faculté de travaille social de l’université de Sherbrooke.

Voici mon coming out de 2019.

Je m’art-thérapise à chaque jour. 

Il est vital pour moi de m’art-thérapeutiser car ça m’a sauvé la vie.

Le 17 juillet 2019 c’est mon dixième anniversaire de sobriété. Ça fait 10 ans que j’ai changé ma vie de A à Z. De plus, en novembre 2019, ça va faire 10 ans que j’ai arrêté de fumer la cigarette compulsivement comme Gainsbourg.

En dix ans de sobriété, j’ai eu 8 années qui ont été belles et 2 années qui ont été très difficiles. Heureusement, ce n’est pas parce que j’avais envie de consommer. Depuis que je m’art-thérapeutise, je peux compter sur les doigts de la main le nombre de fois où j’ai pensé à la conso. À chaque fois, ça ne durait pas longtemps car ma voix intérieure me rappelait que ce genre de pensées disparaissent assez vite.

Pour le rappel de ce coming-out, je vais parler de ces 10 ans durant lesquelles je me suis art-thérapeutisé. Je vais aussi vous raconter le chemin que j’ai parcouru pour vaincre ma toxicomanie et améliorer ma santé mentale. Je ne peux montrer que la pointe de l’iceberg car il faudrait que j’écrive un livre pour parler de tout le travail effectué pour me refaire des fondations solides afin de rebâtir ma vie.

L’Art m’a sauvé la vie.

À force de m’art-thérapeutiser, je me suis créé une colonne vertébrale pour vaincre 15 années de dépendance aux drogues et à l’alcool. Durant 6 ans, l’Art m’a redonné la volonté que j’avais perdue à cause de ma toxicomanie. La création m’a aidé à mieux vivre avec mon problème de santé mentale. Même si certains préjugés ont la vie dure, je n’ai pas laissé les gens me dépouiller du peu de dignité qu’il me restait. Aujourd’hui je sais que si je n’avais pas eu l’art-thérapie, je n’aurais pas réussi à vaincre ma toxicomanie. Pour moi, l’art-thérapie a été comme si un docteur m’avait donné un fauteuil roulant après un accident afin de m’aider pour la période durant laquelle j’avais les 2 jambes dans le plâtre. Sans ce fauteuil roulant, je serais encore semblable à un une personne paralysée des jambes qui ne peut plus jamais marcher.

La toxicomanie, ça finit par désorganiser une vie à tous les niveaux et maintenant je comprends mieux la «Lettre du Voyant» d’Arthur Rimbault.

«Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, — et le suprême Savant — Car il arrive à l’inconnu !

Le dérèglement de tous les sens, à travers les drogues et l’abus, peut être dangereux car il y en a beaucoup qui y ont laissé leur peau ou qui ont hypothéqué leur santé physique et mentale. Je fais partie de ces gens mais, heureusement, j’ai eu de l’aide au bon moment. La vie a mis sur mon chemin du bon monde : des gens dévoués à aider les toxicomanes. Aujourd’hui, je me sens chanceux d’avoir eu des travailleurs de rues, travailleurs sociaux, thérapeutes, psychologues et une famille qui a toujours été là pour moi : tous des gens qui ont le coeur sur la main.

S’art-thérapeutiser,c’est réorganiser sa vie pour lui donner un sens et une hygiène mentale qu’on a perdus à cause de cette longue désorganisation des sens qu’est la toxicomanie. Pour moi, s’art-thérapeutiser, c’est un besoin vital comme manger, boire et respirer. Ça m’aide et me guide à acquérir de la sagesse et à devenir résilient.

J’ai beaucoup aimé le texte qu’a fait David Goudreault intitulé : «Dix ans d’un jour à la fois ». C’est vrai que reconstruire sa vie, ça se fait un jour à la fois car la toxicomanie se finit souvent par de l’autodestruction. Y’en a qui vont aux AA ou aux NA et ça les aide beaucoup.  Moi, j’ai essayé 2 fois lors de ma première année de sobriété.  Je sentais que, malgré tout ce que ça m’apportait, ça allait être quelque chose d’autre qui m’aiderait à rester sobre.

Je m’art-thérapeutise pour ne pas oublier où peut mener l’abus: j’ai vécu une overdose. Un traumatisme si intense que j’ai passé à deux doigts de mourir. Ce fut un choc post-traumatique qui m’a marqué au fer rouge. 10 ans plus tard, après ma thérapie avec un psychologue en toxicomanie, j’ai décidé d’en faire une autre pour m’aider à mieux vivre avec cette anxiété.  Avant cette thérapie, chaque fois que je faisais une crise de panique, j’avais tellement peur de mourir car ça évoquait les symptômes que j’ai eus lors de mon overdose de 2003. J’ai conservé cette crainte de mourir et je me suis longtemps laissé paralyser par ce mal invisible.

C’est durant cette période que je me suis lancé dans l’art-thérapie, la méditation, l’exercice physique et tout ce qu’il faut faire pour retrouver l’équilibre. Depuis mes thérapies, je me laisse moins paralysé par l’anxiété. Je sais que les crises de panique donne cette sensation où l’on croit que l’on va mourir et ça fait cet effet chez la majorité des gens En faisant des thérapies et des désintoxes, j’ai vu autour de moi toutes sortes de gens à qui ça leur a pris presqu’une vie entière pour se rebâtir. Quand tes problèmes ont commencé très jeune, avec le temps, ils grossissent et prennent de nouvelles proportions qui multiplient les problèmes. Aujourd’hui, je peux dire ce que me disait des intervenants : OUI, la drogue est un fléau. Par contre, je suis pour la légalisation des drogues douces et les dures pour un meilleur contrôle par des instances médicales et de santé publique.

Je sais que j’ai des cicatrices qui ne partiront jamais mais aujourd’hui je comprends mieux la prière que font les gens qui vont au NA ou au AA .

Prière de sérénité

Mon dieu donnez-moi la SÉRÉNITÉ d’accepter les choses que je ne peux changer,

le COURAGE de changer les choses que je peux changer et la SAGESSE d’en connaître la différence.

De vivre un jour à la fois, d’accepter les épreuves comme le chemin vers la paix, d’accepter comme IL l’a fait ce monde comme il est, non pas comme je voudrais qu’il soit.

De croire qu’il va prendre soin de tout si je capitule et si je m’en remets à Sa volonté, que je peux être raisonnablement heureux dans cette vie et suprêmement heureux avec Lui, pour toujours dans le futur.

Depuis que j’ai vécu ma deuxième dépression majeure, je récite souvent l’extrait que j’aime le plus: Mon dieu donnez-moi la SÉRÉNITÉ  d’accepter les choses que je ne peux changer. Cela m’interpelle beaucoup car lorsqu’on arrête de consommer et qu’on dégèle, on réalise que notre problème de conso a fait souffrir nos proches. Je m’art-thérapeutise pour que cela n’arrive plus jamais car mes vrais amis et ma famille m’ont vu dépérir pendant longtemps. Au fil du temps, ils m’ont vu changer et devenir quelqu’un d’autre quand je consommais. J’ai été chanceux car ma famille a fait de quoi avant qu’il ne soit trop tard et cela a fait en sorte que j’ai fait ma première désintoxication. Merci à eux d’avoir fait une réunion au sommet avec les intervenants qui m’ont aidé. Sans ce que ma famille a fait, je ne serais peut-être pas vivant aujourd’hui. Je m’art- thérapeutise pour moi en premier mais aussi pour eux car je ne veux plus retourner au fond de cet abîme déshumanisant.

Quand j’ai commencé à avoir de sérieux problèmes d’anxiété dans les endroits publics, c’était lors de mes 4 dernières années où je consommais. J’ai pensé longtemps que je faisais de l’agoraphobie. Souvent à cette époque, juste le fait d’aller faire mon épicerie ou sortir de chez moi, était une montagne qui me semblait insurmontable car je me laissais paralysé par celle-ci. Heureusement, grâce à la thérapie pour l’anxiété de l’Autre Rive, j’ai réalisé que je ne faisais pas d’agoraphobie. Au début de ma thérapie, il fallait que je recommence à m’exposer graduellement dans des situations qui étaient très anxiogènes car, pour moi, presque toutes les situations me faisaient vivre de l’anxiété. Avant que je ne fasse ma thérapie, j’avais la chienne de faire un ACV. C’était pire lors des 4 dernières années où je consommais car j’étais encore plus hypocondriaque. À chaque fois que j’avais un problème de santé, je m’imaginais le pire et j’allais consulter souvent. Heureusement, avec le temps, certains hypocondriaques se domptent et apprennent à arrêter de s’imaginer le pire. C’est ce qui m’est arrivé. C’était dur de rester dans les salles d’attente pour voir un médecin car, pour un anxieux, ça semble encore plus long que l’éternité.

Durant mes années de consommation, j’allais consulter pour des maladies imaginaires que je croyais avoir et je buvais en cachette à l’hôpital pour que ça m’aide à diminuer mes symptômes d’anxiété. Je faisais ça dans plusieurs autres situations : au cinéma ou tout endroit où il avait beaucoup de monde. Je buvais pour réduire mon anxiété. Je me suis longtemps auto-médicamenté et prenais beaucoup trop de pilules.

Je me compte chanceux de ne pas avoir fait une cirrhose. J’ai revu en 2015 une travailleuse sociale qui m’a dit que, lors des dernières années où je consommais, j’avais les yeux jaunes car mon foie était intoxiqué. Aujourd’hui, je me rends compte que j’ai une santé de fer car je n’ai pas ménagé mon corps durant cette déchéance.

Je m’art-thérapeutise pour témoigner et partager ce vécu à quiconque lira ce témoignage. Le premier conseil que je vous donne: IL NE FAUT PAS S’ISOLER QUAND ON FAIT DE L’ANXIÉTÉ. Malheureusement, c’est ce que j’ai fait lors des 4 dernières années durant lesquelles je consommais. Je vous conseille de faire une thérapie de groupe et une individuelle. Si c’était à refaire, je choisirais la thérapie de groupe en premier car c’est très stimulant de voir des gens qui ont le même problème que nous : on se sent moins jugé. Quand un problème fait en sorte qu’on s’isole, ça fait en sorte que nos problèmes finissent par empirer et prendre de l’ampleur. N’oubliez pas que vous n’êtes pas du tout SEUL car, pour chaque problème, il existe des ressources.

Je m’art-thérapeutise pour faire la paix avec un grand amour qui m’a fait perdre la raison. À l’avenir je ne ferais pas la même gaffe de m’isoler. J’ai aimé une fille  et je les aimé à la folie. Ma voix intérieure me disait que j’aurais dû couper les ponts avec elle quand elle m’a laissé à l’hôpital en 2005 lors d’une désintoxication aux drogues. L’amour est parfois vraiment aveugle. À l’époque j’avais arrêté d’aller voir mes amis de consommation car elle a commencé à se tenir avec tous mes amis. Durant 4 ans, j’ai coupé les ponts avec la majorité de mes fréquentations car je ne voulais pas prendre la chance de la voir.  En m’isolant, j’ai commencé à boire encore plus et tous mes problèmes se sont multipliés de façon exponentielle.  Mes problèmes d’anxiété ont augmenté et sont devenus de plus en plus graves.  Lors des dernières années où j’ai le plus consommé, mon anxiété a commencé à me créer des obstacles qui me paralysaient. Je me suis mis à avoir constamment peur de faire de graves crises de panique. La peur d’avoir peur pour moi, c’était la peur de mourir. Ça prenait tout mon espace vital et j’ai fini par me soustraire à ma propre vie et je me suis emmuré dans une isolation extrême. Je me fermais à plein de possibilités que j’aurais pu vivre.

Des gens qui ont changé ma vie ( L’ESPOIR)

Entre mes trois désintoxes, j’ai vécu  plusieurs dépressions majeures et j’ai dû être hospitalisé. Lors de l’une de ces dépressions, j’ai eu la chance de faire de la musicothérapie et l’intervenante a vu mon talent. Elle m’a donc proposé de faire des ateliers de musicothérapie pendant presque 2 ans et c’est grâce à elle que j’ai repris conscience du pouvoir que les arts ont comme impact pour traverser des moments plus durs. Cette intervenante a rallumé la passion que j’ai pour la création et je lui serai à jamais reconnaissant car elle a vu mon talent et elle m’a encouragé au bon moment pour m’inciter à  me rattacher à la musique et les arts que je pratique.

Heureusement qu’il y a des gens et des intervenants qui ont cru que je pourrais m’en sortir car trop de gens souffrant de maladie mentale sont laissés à eux même. À force de me faire aider, j’ai commencé à croire que je pourrais m’en sortir. Sans cette aide, je serais devenu comme tous les laisser-pour-compte qui sont encore plus isolés et stigmatisés par le moule de l’exclusion. Maintenant je sais à quel point c’est dur  pour le peu d’espoir qu’il nous reste quand on n’arrive à ne plus à voir la lumière au bout du tunnel.

Je crois qu’il faut qu’on arrête de stigmatiser les gens et de les mettre dans le moule de l’exclusion et de la santé mentale car on a beaucoup à apprendre d’eux pour plusieurs raisons. Une fleur, quand tu lui donnes du soleil, elle finit par faire des fruits.  Mais si on stigmatise des personnes qui souffrent de santé mentale et qu’on leur éclipse la lumière, iIs ne verront jamais la lumière au bout du tunnel.

En 2015, j’ai réalisé de quoi d’important en parlant avec ma pharmacienne. Lors d’un épisode plus dur, elle m’a dit que les traits d’un artiste et d’une personne qui a un problème bipolaire ou dépressif  ont presque toutes les mêmes similitudes. Ça m’a fait réaliser je me suis fait coller une étiquette et c’était celle de la santé mentale. J’ai toujours détesté toutes les étiquettes qui collent à la peau. Lorsque j’ai eu le diagnostic en 2003, je me suis dit que tous mes problèmes étaient causés par mon côté bipolaire et mon anxiété. Je suis heureux qu’elle m’ait fait réaliser que j’ai mis toutes les fautes de mes problèmes sur cette maladie. Je me rends compte que je me suis simplement déresponsabiliser à certains niveaux au lieu de comprendre les vrais mécanismes qui avaient fait de moi cet être qui est souvent à fleur de peau. La plupart des artistes sont des éternels grands sensibles et y’en a une bonne gang qui sont de grands angoissés. Cette discussion avec la pharmacienne m’a fait un bien fou. Les artistes ont souvent été mis en marge de la société. Ce qui ne les empêchaient pas d’être conscients des réalités de leur époque. Les meilleurs ont été les miroirs de leur génération en reflétant ce qui passait autour d’eux et en le magnifiant à travers leur art.

Quand je consommais la seule baguette magique que j’ai trouvée pour effacer et oublier tout cette intimidation fut la consommation. Une chance que j’étais passionné par les arts et la culture. Quand je m’achetais des albums de musique, je ne dépensais pas cet argent dans la drogue et l’alcool. Malheureusement entre 14 et 17 ans, j’ai vendu presque toute ma collection que j’avais dans le but de consommer. Par après, j’ai vite compris que je ne ferais plus ça car j’avais besoin de l’abri que me procurait la musique durant ma trop longue descente dans les enfers de la consommation.

J’ai alors réussi à affronter à froid le monde et les montagnes russes que me créaient mes problèmes de santé mentale. Je me suis nourri d’arts et de culture. Pour moi, l’art-thérapie été l’écoute de toutes sortes de musique. C’est ce qui m’a toujours aidé durant différentes périodes de ma vie. Je suis mélomane et mes goûts sont assez éclectiques : je m’intéresse à tous les styles et à toutes les époques. La musique est ce que j’aime le plus. Étant curieux, je découvre sans cesse de la musique de la contre-culture de toutes les époques. C’est vital pour moi chaque jour. Ça m’aide à bien des niveaux et les effets secondaires sont POSITIFS. J’ai alors commencé à composer de la musique tout en continuant de découvrir tous les genres musicaux pour m’ouvrir à de nouveaux horizons.

L’art-thérapie met un baume sur les plaies de mon côté bipolaire et aide mon anxiété généralisée. En connaissez-vous des médicaments qui réussissent à soigner 15 années de toxicomanie, d’alcoolisme et de dépendance aux drogues dures? Je prends des médicaments depuis 2003 et ça n’a jamais soigné ma santé comme a pu le faire l’art. Dans mon cas, la création a amélioré ma qualité de vie de mes problèmes de santé mentale à bien des niveaux. Plus je m’art-thérapise et moins je vis l’enfer de la dépression. L’art-thérapie a exorcisé bien de mes démons et je sombre de moins en moins dans de graves dépressions. La création a été le dernier refuge pour retrouver mon havre de paix intérieure. C’est comme si je me greffais de la lumière. Avec le plaisir que ça me procure, je réduis les chances de sombrer dans une dépression.  Pendant 10 ans, j’ai réussi à améliorer la qualité de vie de mon problème de santé mentale, de diminuer mon médicament à sa plus petite dose et de cesser 2 autres médicaments.   

Lors des 6 premières années de sobriété, je me suis  fixé le but  que l’argent que je dépensais dans les drogues et l’alcool  serait dorénavant  investi dans du matériel pour faire de la musique et de l’art visuel. À l’époque de ma consommation, j’ai réussi à ne pas vendre mes instruments et mon ampli mais j’ai failli les perdre quelques fois au pawn shop. En 2009, j’ai fait un emprunt à mon père et je me suis acheté ce que ça me prenait pour pouvoir me remettre à la création et refaire les fondations de ma vie qui étaient rendus un champ de ruine. Depuis mon enfance j’ai toujours créé. Entre 12 ans et 18 ans j’ai découvert plein d’artistes. Comme je suis curieux de nature, je découvrais le monde des poètes maudits et des artistes de la contre-culture qui ont marqué chaque génération. J’étais fasciné par les artistes qui ont marqué l’histoire. Je me suis dit naïvement que la drogue allait m’ouvrir, à moi aussi, les portes de la perception et que j’aurais des idées en poésie, en arts visuels et en musique. Aujourd’hui, je peux vous dire que mes flashs les plus fous, je les ai eu à jeun. Depuis longtemps les médias ont toujours véhiculé et auréolé ces mythes autour de la création due aux drogues. Depuis que je suis sobre, j’ai réalisé que ce mythe est faux. En parlant à des amis qui ont cessé de consommer, eux aussi me disent que depuis qu’ils sont sobres, ils créent bien plus qu’avant et leurs projets deviennent plus concrets et professionnels. Trey Spruance un artiste que j’aime bien a dit que «la création, c’est organiser son chaos».   

Autour de 2004-2005, j’ai eu ma plus grande surprise en regardant Télé-Québec… Il y avait eu un concours littéraire pour la nouvelle génération,  le premier ministre Bernard Landry en a fait la préface.  Il fallait soumettre un poème… Un dimanche soir à la fin du concours, les animateurs parlent des textes qui les ont impressionnés et, surprise totale en direct, ils lisent mon texte en ondes avec une critique enthousiaste.. C’était la première fois de ma vie que je recevais une reconnaissance publique dans un média, moi qui manquait totalement de confiance en moi.

J’ai eu quelques petites victoires artistiques qui ont alimenté cette flamme de création qui m’habite. Ces victoires m’ont aidé à continuer de créer et à rester sobre au point que j’aimerais le rester jusqu’à la fin de mes jours.

Pour faire une histoire courte, en 2009, j’ai envoyé un démo à la radio de Radio-Canada et ils ont sélectionné  plusieurs  créations musicales pour les diffuser dans la défunte émission «Bande à part». La musique que j’ai faite par la suite a été diffusée dans cette radio de la contre- culture et ça m’a donné des droits d’auteur. Cette petite tape derrière l’épaule a été la flamme qui m’a allumé pour mes futurs projets. Par la suite, j’ai eu d’autres belles réussite et j’ai retrouvé la fierté que j’avais perdue. En 2015, une des musiques que j’ai créée a été sélectionnée pour une auto-publicité de 60s sur les ondes de TVA Sports rendant hommage à de célèbres sportifs.

Par la suite, Soproq m’a appris que mes tounes jouaient sur une radio satellite aux États-Unis. Ma dernière réussite fut en 2016 où j’ai été invité à la Grande nuit de la poésie à St-Venant. J’ai vécu de quoi de magique et j’ai été réinvité en 2018.

Je suis fier de ces aboutissements mais, au cours de ma vie, j’ai rencontré toutes sortes de snobs qui me demandaient ce que je faisais dans la vie. Quand je leur disais que j’étais un artiste, je passais pour un téteux de subventions qui vit au crochet de l’État. Dans la pièce de Robert Lepage,«Les aiguilles et l’opium», avec des textes de Jean Cocteau écrit dans les année 30 ou 40. Il disait qu’un jour, on empêchera les hommes de rêver. Je crois que sa prophétie s’est réalisée de la façon dont on traite les artistes avant-gardistes. Aujourd’hui, on gèle toute une génération avec des psychostimulants au lieu de miser sur leur champ de compétences et leur plein potentiel. Une grande majorité de ceux à qui on colle l’étiquette du TDAH ont des talents artistiques très impressionnants pour leur âge et on n’encourage pas cela souvent. De nos jours, on forme de moins en moins de gens qui ont une culture générale. Tout est conçu pour que l’on réfléchisse le moins possible. Les écoles forment plus de la main-d’œuvre pour les intérêts de ceux qui nous dirigent. Aux gens qui chialent contre les artistes, je leur signale que leur vie serait assez ennuyeuse sans tous ces créateurs qui les font rêver et oublier les problèmes de leur quotidien.

Aujourd’hui, je connais mon potentiel, peut-être pas totalement, mais je sais que l’art

m’a fait connaître d’autres réussites. Depuis la fin de 2016, je suis rendu un travailleur autonome comme artiste multidisciplinaire. En 10 ans de sobriété, je n’ai eu que 2 années et demie qui ont été très durs et ce n’est pas parce que j’ai eu envie de consommer. En 2015, je me suis rendu compte que l’art-thérapie m’a aidé durant les 6 premières années au point que je pensais que c’était ma seule bouée de sauvetage pour m’aider.

En 2016 lors d’une dépression majeur, j’étais tenté de m’isoler et j’ai téléphoné à une intervenante que je peux appeler quand je vis plus anxiété.  Ça faisait longtemps que je ne lui avais pas parlé. Elle m’a fait réaliser tout le chemin que j’avais fait depuis le début de ma thérapie jusqu’à aujourd’hui. Elle m’a dit : «Te rends-tu compte que tu as réalisé  l’un de tes rêves que tu me parlais lors de nos premières rencontres. Te rappelle-tu quand tu as commencé ta thérapie, tu rêvais de refaire de la scène pour faire des shows, pour recommencer à faire des vernissages et tu rêvais de lire tes poèmes devant un public. À l’époque, ça te semblait impossible à cause de cette anxiété qui paralysait plusieurs sphères de ta vie.» Quand elle m’a dit ça, j’ai réalisé que j’avais réalisé ce rêve quand mon pot David Goudreault m’a invité à participer à la Grande Nuit de la poésie de 2016 pour y lire 2 de mes poèmes. C’est là que je me suis rendu compte, lorsque j’ai commencé ma thérapie pour l’anxiété, que j’étais complètement paralysé par ce mal invisible.  J’avais de la misère à passer plus de 15 minutes avec cette thérapeute car je vivais une telle anxiété que j’avais de la misère d’en parler. À chaque fois qu’elle essayait de me faire identifier tous les moments durant lesquels j’en ressentais et le fait de parler de tout ce que ça me faisait dans ma vie me rendait juste plus anxieux. C’était très dur de passer plus de 15 minutes qui me semblait interminable. Quand elle m’a parlé de cette période, elle m’a fait réalisé que j’étais capable d’aller maintenant de lire mes poèmes devant un public et de refaire des vernissages sans avoir besoin d’alcool pour être bien dans le public. Elle a raison :et elle m’a fait réaliser une partie du travail que j’ai fait sur moi- même.

Pour me sortir de cette dépression, j’ai vite réalisé qu’il était vital de retrouver l’équilibre dans toutes les sphères de ma vie. Je sentais, qu’une fois de plus, ma voix intérieure allait me dire quoi faire. Une journée que j’étais réceptif, elle m’a dit de donner au suivant. Par la suite, j’ai réalisé que j’avais été chanceux d’avoir reçu de l’aide en thérapie et qu’ll fallait que j’utilise les outils thérapeutiques que j’ai acquis pour faire de la sensibilisation en donnant des conférences pour témoigner de ce que les arts ont fait pour vaincre ma toxicomanie, soigner mes problèmes de santé mentale et d’anxiété. Par la suite, j’ai contacté des intervenants qui m’ont aidé afin de commencer à semer pour réaliser ce nouvel objectif. J’ai réalisé que je devais faire des témoignages et des conférences car j’ai été moi aussi dans les bas-fonds de l’abîme.  Je me suis donc donné ce nouveau but à réaliser pour donner au suivant pour montrer à d’autres que c’est possible de changer de A à Z une vie pour améliorer sa qualité de vie.

En 2018, j’ai commencé à m’impliquer avec des profs de l’Université de Sherbrooke et leurs étudiants, de futurs travailleurs sociaux.Je «tripe raide». Je suis devenu en quelque sorte une sorte d’expert-usager. C’est un grand bonheur de participer à la formation des étudiants en travail social. J’ai commencé avec le projet baromètre et les étudiant(es) que j’ai évalués ont aimé mon parcours. Cela me fait grandir en tant qu’humain et me fait du bien de donner au suivant. Ce fut l’une des plus belles expériences que j’ai vécues cette année-là. Le croisement des savoirs, c’est génial.  Ce fut très enrichissant de rencontrer des gens de différents horizons. Ça m’a permis de mettre mon grain de sel avec eux grâce à mon expérience d’expert-usager. Je suis content car cela m’a rajouté des cordes à mon arc en touchant à des sujets qui me passionnent par rapport à la santé mentale et à l’humain.

J’ai aussi commencé à m’impliquer dans 3 comités et cela m’a ouvert d’autres portes. Comme j’ai acquis plusieurs outils thérapeutiques, mon expérience peut aider un peu à faire avancer les choses en travail social. Bref ces nouveaux projets m’ont fait grandir en tant que personne. Depuis que je m’implique, il y a des portes qui s’ouvrent pour donner de futurs  conférences aux étudiants.C’est stimulant de rencontrer des gens passionnés qui ont à cœur de bâtir un monde meilleur. Le fait de donner au suivant me fait un bien fou comme les arts et la création.  Dans les moments plus durs, ça me permet de jouir de la vie. Heureusement, les interstices de ma maladie qui me déconnectent du moment présent deviennent de plus en plus rares. Je dois quand même rester vigilant pour maintenir mon équilibre.  C’est rendu un mantra pour moi.

En janvier 2019   j’ai commencé un cours  à l’université qui est unique en Amérique  et pour moi c’est un rêve de plus qui se réalise. Je vais avoir 40 ans en avril et je me suis rendu compte que comme j’ai été à l’École de la vie y’a beaucoup de trucs qui vont me servir dans mon cours. Le groupe est vraiment le fun et on a des profs géniaux et je suis content de faire partie de se cours  qui va m’inspirer dans les arts que je pratique. J’ai le cours de mes rêves à l’université et en parlant à une prof je me rend compte une fois de plus que les possibilités sont infinis. C’est le fun car ça va me permettre de relié ça ce que je fais en création. En création j’ai toujours aimé quand les possibilités sont infinis car c’est le terrain de jeux que j’aime le plus. J’adore car comme ça gravite autour du travaille social je vais pouvoir mettre mon grain de sel dans la formation des futurs travailleurs sociaux et c’est le fun car mon vécut me permet de donner au suivant ! l est jamais trop tard pour faire un retour au études !

Hier je suis allé faire un brainstorm avec les profs, les experts usagers et avec 2 étudiantes en travail social. C’est stimulant de participer à un projet unique au monde qui est vraiment original à l’Université avec cette équipe de passionnés avec qui je m’implique pour faire avancer des projets vers de nouveaux horizons. C’est un plaisir de participer à tous ces laboratoires d’idées où de nouvelles voix originales font avancer le savoir.

J’ai reçu une belle grosse dose d’amour de mes amis et collègues avec qui je m’implique dans un comité au CIUSSS de l’Estrie. Dans ce comité j’ai rencontrer des travailleurs sociaux qui sont en train de créer plein d’affaires pour le projet Baromètre avec lequel je me suis impliqué de différentes façon depuis l’hiver dernier. Quand j’ai donné mon nom afin de m’impliquer avec le volet qui s’occupe des dépendances, je rêvais de m’impliquer du côté créatif et artistique et aussi que je puisse faire un témoignage auprès des gens qui vont dans ce centre qui aide les toxicomanes. C’est ce qui va arriver. J’ai fréquenté ce centre pour mes deuxièmes et troisièmes désintoxes et j’ai été suivi par un psychologue qui a cru en moi et ça fait toute la différence. Aujourd’hui c’est à mon tour de mettre l’épaule à la roue dans mes champs de compétences, si minimes soient-ils. J’ai été très ému quand les travailleurs sociaux ont présenté le projet au comité pour faire un brainstorm avec le comité dans lequel je m’implique. Mes amis et collègues ont dit que je serais la personne parfaite pour présenter cet outil thérapeutique auprès des toxicomanes.

En ce moment, je suis sur un nuage. Ça fait du bien d’entendre des propos positifs et constructifs. Ça va être stimulant de donner au suivant et de m’impliquer dans ce nouveau projet qui me tient à cœur. On va avoir une belle équipe avec qui travailler !

Ce qui m’aide aussi, c’est d’avoir augmenté le temps pour faire des marches rapides. J’essaie de continuer à prendre le même nombre d’heures de marche durant toutes les saisons.  Comme on manque de lumière en hiver, la marche rapide m’aide à moins sombrer dans des états dépressifs.  Y’en a qui font de la luminothérapie mais je préfère faire de l’exercice à l’extérieur car la nature est la meilleure source d’énergie.

Depuis que j’ai trouvé la source de mon problème, je travaille sur ma matière brute pour reprogrammer toutes les distorsions cognitives dont j’ai été l’artisan. Si vous avez la chance de faire une thérapie, je vous la conseille car ça aide à aller à la source de bien des problèmes. Mon expérience m’a démontré que ça aide bien plus que n’importe quelles pilules dont la majorité ne soignent pas les bobos. Elles sont souvent des «plasters» qu’on met sur nos bobos.  Souvent elles créent d’autres problèmes de santé qui peuvent être plus graves. Moi j’ai fait une thérapie pour la toxicomanie et une pour l’anxiété. Pour celle de l’anxiété j’ai eu la chance de tomber sur une intervenante qui fut la meilleure des psys que j’ai vues dans ma vie. Dans le communautaire, on a des experts qui peuvent changer votre vie de A à Z.

Un dernier conseil. Quand on fait une thérapie, c’est important de se dire que ça va être la dernière et qu’on décide de s’investir à 100% pour trouver la source d’un problème.  SI plus de gens faisaient une thérapie, le monde irait peut-être mieux! Mais le pharmaceutique perdrait pas mal d’argent.!

De nos jours, beaucoup trop de médecins prescrivent des ordonnances lors de la première consultation alors qu’elle ne vit qu’un épisode passager de fatigue à cause du mode de vie métro, boulot dodo. Ce n’est pas en 15 minutes qu’on peut évaluer une personne. À force de sur-médicamenter n’importe qui, on ouvre des boîtes de Pandore qui vont créer d’autres problèmes de santé. Si on écoutait les médecins, une grande majorité des gens auraient un TDH ou un TDAH ou souffriraient de dépression. Il faudrait d’abord regarder notre mode de vie actuel et le fait qu’on vit dans un monde qui a de plus en plus de stimulus et de responsabilités. C’est normal que notre concentration ne soit pas optimale ou qu’on ait des épisodes dépressifs avec les vies de fous que l’on mène car dans toute l’histoire de l’humanité notre cerveau  n’a jamais été  autant sursollicité que l’époque actuel.C’est normal de perdre le fil et d’avoir des problèmes de concentration dans un monde qui va trop vite.

En 2016, j’ai vu une travailleuse sociale qui m’a aidé dans le passé dans une période où j’étais au fond du baril. Elle était heureuse de voir le travail de fou que j’ai fait pour changer ma vie.  Elle m’a alors dit de quoi qui m’a marqué. En 20 ans de carrière, j’ai été le seul de ses clients qui a vaincu sa toxicomanie (et elle en a vu des histoires de toutes les sortes). Comme je le disais dans mon premier coming-out, il y a juste 5 % (vérifie le % ) des toxicomanes qui réussissent à vaincre leur problème. Je me compte privilégié que la Vie ait mis ce genre de personnes sur mon chemin sans quoi j’aurais fait naufrage.

Question santé, je me suis vite rendu compte que je devais espacer mes futurs projets artistiques dans l’espace-temps sur de longues périodes. Comme j’ai un côté compulsif, la création est comme une drogue pour moi. Ses effets secondaires sont positifs à 80 %. Mais je vais devoir doser à l’avenir pour le 20 % négatif.  Avec le temps je vais pouvoir laisser mûrir mes idées et elles vont fructifier. Comme me disait toujours mon père, il faut un temps de jachère en création. La jachère est un terme d’agriculture où laisse la terre se reposer entre les récoltes.

Au fil du temps, ce que l’on vit nous fait voir des trucs de la vie sous un nouvel angle.  Plume Latraverse a déjà dit (citation +-exacte) que le bassin de l’imaginaire se vide et se remplit. Aujourd’hui, quand j’ai le syndrome de la page blanche je sais que mon inspiration est toujours en train de mijoter.  Ce que je vis et la culture que je consomme va influencer mes créations futures comme toujours elle l’a fait au cours de ma vie.

Je profite de mon dix ans d’abstinence pour dire un gros MERCI aux artistes dont j’ai écoutés la musique et leur poésie, à ceux et celles que j’ai lus, à leurs expositions et leurs vernissages ainsi qu’à ceux et celles qui font des films et des séries : je leur dit «Merci»  car  ils sont comme des cannes blanches dans ma vie. À chaque fois que je vais moins bien, ils me redonnent une colonne vertébrale. En me nourrissant de la vaste culture éclectique que je consomme de façon compulsive, je tiens à dire que leurs œuvres m’ont souvent servi de guide dans le désert que j’ai traversé.  Quand je les écoute en entrevues, leurs précieux conseils sont souvent comme une sorte de GPS spirituel qui me font revoir la lumière au bout du tunnel.

Ce coming-out n’est que la pointe de l’iceberg car je me garde un jardin secret. Dans 5 ans, je vais en faire un nouveau compte-rendu de ma vie pour témoigner de mon évolution et démontrer que la théorie de l’évolution existe aussi pour les toxicomanes qui essaient de changer leur vie en s’art-thérapeutisant.

Coming out de 2015

Voilà, aujourd’hui ça fait 6 ans que j’ai décidé de livrer un combat titanesque contre l’alcool et les drogues. Les 5 premières années se sont faites les deux doigts dans le nez et ont été les plus belles. Aujourd’hui, après avoir traversé la plus dure année de mes 6 ans de sobriété, je veux toujours aller de l’avant. Je pensais jamais être aux antipodes et devenir un genre de straight edge mutant, mais je suis fier de sortir du garde-robe et de dire, comme le Psy de South Park, « la drogue c’est mal, m’voyez »!.

J’ai eu beaucoup de feed back positif quand j’ai fait mon coming out lors de mon cinquième anniversaire de sobriété. Beaucoup de monde m’ont écrit et remercié d’avoir illustré ce problème qu’est la consommation. J’ai donc décidé de faire un bilan annuel. D’année en année, c’est le fun d’avoir une année de plus au compteur de ma vie de straight edge. L’écriture m’aide beaucoup à mettre en lumière et à cerner la source de bien de mes problèmes.

Étant donné que j’ai réussi à surmonter plein de montagnes russes au cours de mon parcours, j’ai décidé de m’impliquer dans le comité de l’Autre Rive, le centre où j’ai fait ma thérapie pour l’anxiété. Dans cette optique, je compte démarrer une page facebook cet automne pour ceux et celles qui vivent des problèmes d’anxiété et de santé mental. La page facebook que je vais créer se veut une alternative afin d’obtenir un mieux être, une plateforme de partage pour aider ceux et celles qui se sentent des fois paralysés par l’anxiété ou qui ont des problèmes de santé mental.

L’anxiété est indissociable et elle fera toujours partie de notre vie, qu’on le veuille ou non. Je vais donc publier des alternatives et des outils thérapeutique  pour mieux jongler avec elle et pour mieux jongler avec d’autre problème de santé mental. Si je n’avais pas été chercher certains outils vitaux, je serais encore pris dans ces cercles vicieux. Si je n’avais pas évolué au-delà du traumatisme qu’a été mon overdose, je serais resté souvent paralysé par la peur de faire une crise de panique. J’ai donc décidé de mettre la main à la pâte et de faire la reconstruction de ma vie un jour a la fois.

Depuis que je suis devenu un straight edge, je suis en état de sobriété avancé. Pour tout vous dire, c’est mille fois plus enivrant. Je dois constamment me lubrifier socialement pour vaincre mon anxiété car des fois les distorsions cognitives issues de mon passé me font passer d’un pôle à l’autre.

Voilà 6 ans que j’ai décidé de faire mentir les statistiques et faire partie du 5 % de ceux et celles qui réussissent à se sortir de ce problème qui fini par devenir un enfer pour la personne qui en souffre. Ce qui a été dur, c’est de changer mon environnement social. Depuis que je ne bois plus, je me suis rendu compte à quel point l’alcool était pour moi un lubrifiant social. C’est en allant faire des fouilles archéologiques dans mon caca que j’ai découvert que le vrai problème est que je suis quelqu’un d’une grande timidité. J’ai souvent eu de la misère à jongler avec elle. La majorité du monde qui me connaît vous dira le contraire. Je peux être une personne très sociable et parfois je prends beaucoup de place, c’est très paradoxal. Cependant, si l’anxiété est au rendez-vous une journée où je ne m’y attends pas, je serai loin d’être la personne la plus sociable. Rassurez-vous, elle a de moins en moins le rôle principal dans ma vie.

J’ai découvert qu’il est vital de faire une thérapie pour comprendre ce genre de problème. Malheureusement, les gens prennent l’option facile et ne veulent pas aller fouiller dans leur marde. Moi, je sais désormais qu’aucune pilule ne va régler ce cancer de l’âme qu’est mon problème  borderline.

Heureusement, quand on décide de tout mettre en place pour s’en sortir, la chenille finit toujours par se transformer en papillon. Au cours de ma vie, j’ai souvent été comme le phénix qui renait de ses cendres. À chaque fois que je touchais le fond du baril, l’art a été ma seule bouée de sauvetage et m’a aidé à bien des niveaux. Ça me sauve encore la vie quand je vis l’enfer de passer d’un pôle à l’autre.

Ce qui est positif, c’est que mon anxiété ne fait plus d’effet boule de neige. Mon anxiété me fait souvent vivre dans une zone d’inconfort qui parfois devient paralysante. Heureusement, avec le temps, j’arrive à m’habituer de passer d’un pôle à l’autre afin de mieux jongler avec la vie. Des fois, je jongle avec comme un artiste du cirque du soleil et d’autres fois c’est plus dur. Une travailleuse de rue m’a déjà dit que ma résilience était inspirante et que j’en avais beaucoup en moi.

Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de ne pas vous isoler avec vos problèmes. Que se soit l’alcool, la drogue, le jeu ou une dépendance à facebook, il ne faut pas se replier sur soi car ça finit souvent par créer encore plus de problèmes. Avec la fuite, on fini toujours d’une manière ou d’une autre par se soustraire à des possibilités positives. Il faut prendre le bâton du pèlerin. Il ne faut surtout pas avoir honte de consulter. Quand on va chercher les outils nécessaires, on peut les utiliser pour avoir un meilleur équilibre. Plus on va chercher d’outils et plus on apprend à être meilleur funambule sur la corde raide pour que notre équilibre mental ne bascule plus à tout moment vers le côté obscur.

J’ai décidé de ne plus passer à côté de beaucoup de belles possibilités. J’en suis arrivé au même constat pour la dépression. Il faut profiter de la vie au p.c. car il n’a pas de potion magique contre la plupart des problèmes. Quand on comprend ça, on arrête de remettre notre propre sort à la semaine des 4 jeudis. Quand on a un problème récurant, c’est vital de faire une thérapie. Il faut briser le silence.

De plus, au fil du temps, je me suis rendu compte que je n’ai pas le choix de faire table rase de mon passé. Souvent, j’ai de la misère car il a été trash et rock & roll, j’ai brûlé la chandelle par les deux bouts. Au cours de mes quinze années de débauche, j’ai acquis un doctorat dans le domaine des drogues récréatives. C’est cette hygiène de vie qui a fini par affecter plusieurs sphères de mon existence. J’aurais pu mourir ou être légume, ce qui n’est pas le cas. Je n’ai pas de séquelles, heureusement. Si j’en avais eu, qui sait, ça aurait pu me faire voter pour le parti libéral ou, pire encore, pour le parti des cons-serviteurs. On peut dire que j’ai fait mon doctorat avec spécialisation en suicidologie car j’ai vu à quelques reprises ma vie défiler devant mes yeux.

Mon passé me fait paniquer sur des trucs durs et des détails. Ça fini par me faire ruminer.  Je me rend compte qu’il ne faut pas s’accrocher aux chimères ou au remords d’une ancienne vie décadente. Je me suis trop souvent enfermé à double tour lors des dernières années et ma consommation aurait pu me coûter ma vie.  Le fléau de la drogue mène trop souvent à une rupture sociale. Il est donc vital de faire abstraction du passé pour pas lui redonner des feedback afin de ne pas créer  des distorsions cognitives. Plus on cultive le passé et plus il ne nous lâche pas d’une semelle. Pour mieux vivre avec  des crises de panique, il faut briser ce cercle vicieux et ne pas s’isoler. Quand on en a à chaque semaine, c’est dur de faire abstraction des malaises qu’elles causent. On a souvent tendance à être comme une éponge et on finit par développer la peur d’avoir peur et de paniquer. Il ne faut pas alimenter ces scénarios sinon on leur donne du pouvoir et ils finissent par tirer les ficelles de notre vie pour en occuper le rôle principal.

Cette année j’ai eu de la misère, mon côté borderline m’a plongé trop souvent au cœur des ténèbres. Comme je l’ai appris au Centre Jean-Patrice Chiasson, une rechute ça se planifie. Je suis donc allé revoir mon intervenant, un des artisans qui m’a aidé à vaincre mon plus gros problème, l’alcool. Cet ancien psy en toxicomanie m’a donné cet outil, un mantra, que je me répète souvent quand je vais moins bien :

« Le pôle central de la matrice c’est de développer le moi observateur qui me permet de voir si je m’éloigne ou si je m’approche de ce qui est important pour moi »

C’est toff de renverser 15 ans de débauche. Pour renverser la vapeur, il faut mettre le doigt sur le bobo qui s’infecte. Des fois, j’ai l’impression que mes abus ont tellement aiguisé mes sens que quand j’ai de l’anxiété, je sens que mon cerveau est une zone sinistrée de grand brûlé jusqu’au dernier degré. J’ai souvent essayé de mettre des plasters, mais ça a fini par me causer plus de problèmes. Fuck les osties de plasters. Faut soigner la plaie avant qu’elle ne s’infecte, aller à la source du problème.

En 2014, j’ai fait des recherches sur le TDAH et je crois avoir enfin trouvé l’un des problèmes qui m’a affecté toute ma vie. Le TDHA peut être une source anxiogène car il y’a plusieurs facettes à ce problème. J’aurais dû allumer plus vite: C’est dans les années 80 qu’on a commencé à donner du Ritalin et j’ai été parmi les premiers cobayes vers l’âge de 9 ans.

Dès l’âge de 5 ans, je suis devenu un bouc émissaire. Imaginez l’onde de choc et les dommages collatéraux que ça a fait. Quand on devient le punching bag à l’école, c’est l’enfer. Je me suis mis à détester l’école dès la première année. Se faire rejeter ou juger, ça fuck le monde, surtout à cet âge là. Cette stigmatisation m’a suivi durant tout le primaire. Il est prouvé que les maladies mentales se développent par rapport à l’environnement de l’enfant. Je n’étais pas comme les autres, j’avais déjà à cet âge un grand talent en dessin, mais l’étiquette que les profs et les élèves m’ont imposé m’a collé longtemps à la peau. L’intimidation, comme les problèmes de consommation, ça touche la famille, les amis. Des fois, les dommages collatéraux font un effet domino dévastateur et certains finissent par s’enlever la vie. Il ne faut pas juger et coller des étiquettes, surtout pas à quelqu’un qui a un problème de santé mental.

Aujourd’hui, je suis content, je suis pas comme la masse de moutons qui sont tous pareils. Je suis unique et maintenant je connais ma juste valeur.

C’est l’arthérapie et la musicothérapie qui m’ont sauvé la vie plusieurs fois. J’ai développé une passion pour la musique, la poésie, la peinture, le cinéma de toutes les époques. Je crois que nos bourreaucrates devraient miser plus sur l’arthérapie pour guérir les gens de la dépression ou de n’importe quelle dépendance. Il faut miser sur ce qui les passionne car quand on allume une flamme en quelqu’un qui ne voit plus la lumière au bout du tunnel, ça peut changer sa vie de A à Z. Les études le confirment et j’en suis la preuve vivante.

J’ai beaucoup appris dans divers domaines des arts durant ma vie de débauche. Souvent, la sagesse qui émanait des œuvres que j’ai analysées en profondeur ont été comme une bouée de sauvetage.

« Le psychiatre et auteur Boris Cyrulnik a écrit que les artistes résilients (ceux qui résistent aux chocs du milieu où ils ont vécu ou vivent) sont comme des huîtres : pour se défendre des agressions du monde, ils produisent de la nacre, des perles. »

-Joey Cornus

Je sais maintenant que l’art est ma seule bouée de sauvetage et que c’est le meilleur rempart que j’ai eu dans ma vie. Je comprends maintenant le texte de Plume quand il dit « Quand la sagesse devient la seule amie »

Mes anciens problèmes de consos, je sais que je vais les avoir toute ma vie. Que je vais devoir être vigilant face aux signes de rechute. Je sais qu’il reste encore des moments difficiles qui peuvent arriver d’un jour à l’autre, la vie est faite d’imprévus. Avoir un problème en santé mentale, c’est comme avoir une épée de Damoclès au dessus de ma tête. Je vis donc un jour à la fois, même si parfois j’ai de la misère.

Il ne faut pas cultiver nos crottes sur le cœur car ça crée plus de marde. Quand je vois que nos bourreaucrates marginalisent encore les gens qui veulent se sortir de l’enfer de la drogue, ça me fait royalement chier.

5 % de ceux qui ont ces problèmes s’en sortent et ce n’est pas beaucoup. Avec les mesures d’austérité actuelles, si on ne donne pas d’outils à ces gens, ça va faire descendre encore plus bas cette statistique. Il faut la faire augmenter au lieu de passer la chainsaw dans l’aide à ceux qui sont souvent le plus marginalisés. Je crois que n’importe qui est capable de s’en sortir quand il a accès à l’aide nécessaire. Ça peut prendre du temps et une thérapie est vitale dans bien des cas. Avec les mesures actuelles, on crée encore plus d’exclusion et ça va coûter plus cher en soins en santé mentale. Il faut voir à long terme.

En ce moment, le monde se déshumanise à la vitesse grand V. C’est prouvé, messieurs les bailleurs de fonds, vous qui faites des régimes minceur à des anorexiques, que ça coûte plus cher à la société de laisser les gens à eux mêmes. Investissez dans le potentiel des gens qui veulent s’en sortir et arrêtez de les enfoncer dans la misère et l’exclusion. Arrêtez de fermer la lumière au bout du tunnel à ceux qui ne la voient déjà pas souvent depuis déjà trop longtemps et qui finissent dans la rubrique nécrologique. Refaites vos cours de comptabilité; investir en quelqu’un, c’est toute la société qui finit par en profiter au bout du compte. On finirait donc par faire plus que des économies de bout de chandelle en pensant à long terme. C’est aussi ça penser en terme de profit. En ce moment les mesures ne permettent pas de donner l’oxygène nécessaire pour que la personne sans sorte et c’est vital d’avoir de l’air frais pour donner du vent dans les voiles.

En plus, on pourrait faire d’une pierre 2 coups, ça diminuerait de beaucoup le nombre de suicide au Québec. Pour qu’une fleur donne des fruits, il faut lui donner de la lumière, il faut la nourrir. D’une façon ou d’une autre, on finit par récolter ce qu’on sème. Je crois que l’humain est capable de grandes choses lorsque l’on allume une flamme en lui. Quand on fait naître cet espoir en quelqu’un, les possibilités sont infinies.

Je crois que pour réussir à se sortir de l’enfer  il est vital d’avoir des outils. Par la suite il faut apprendre à les utiliser et, comme le dit si bien l’adage, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Quand on acquiert des outils on arrive à revoir la lumière au bout du tunnel. Je vous conseil donc d’outiller les gens au lieu de les désoutiller. Quand vous leur enlevez l’espoir, vous garnissez à saturation les rubriques nécrologiques et ça multiplie les effets dominos dans le système public. C’est vrai que vous préférez que ces gens restent muets comme des tombes. Malheureusement, la vie, c’est pas un compte de fée et derrière chaque drame humain il a beaucoup de gens et des familles qui en souffrent. Penser en profit, c’est aussi penser à tous ceux et celles qui vivent ces drames.

Analyser plus en profondeur les dommages collatéraux que ça crée dans des familles, y’a des visages et des humains derrière chacun de ses drames. Par la suite ces gens ont de la misère à se relever et souvent, ils ne s’en relèvent jamais. Vos mesures vont faire monter en flèche les crimes et le taux de suicide ou remplir vos prisons, congestionner les hôpitaux et en bout de ligne ça va coûter plus cher toute cette déshumanisation. Je vous souhaite de voir la bêtise humaine sous toutes ses coutures comme je l’ai vue. En ce moment, je vois des décisions qui n’ont aucune vision pour l’avenir de ceux que la vie a pucké et souvent scrapé. Je vous conseille donc d’aller passer un test de la vue pour voir clair et voir à long terme.

Conclusion quand ont ne soigne pas un bobo ça s’infecte et ça gangrène tout le tissu social d’une famille et de la société. Pour ne pas amputer les membres de plusieurs familles, arrêtez de fermer la lumière au bout du tunnel. Déĺoussez les nœuds de vipère de la bourse et semez de la lumière dans la vie des gens qui on tant perdu car ça risque d’être profitable pour tout le monde et même pour garnir les paradis fiscaux de vos loups de wall street. Quand on investi en l’avenir de ceux que la vie a scrapé, on améliore la qualité de vie de toutes ces familles qui souffrent en silence et ça profite à toute la société quand quelqu’un s’en sort.

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12 mars 2014
Voici mon coming out

Mon parcours est hors du commun, c’est-à-dire que ça ne se résume pas en quelques lignes, car tout le cheminement que j’ai fait durant les dernières années est impressionnant et je veux continuer à cheminer dans cette voie. Je ne veux pas revenir en arrière, mon passé n’est pas un conte de fée, mais comme le dit la chanson de Piaf : « Non, je ne regrette rien ».

Maintenant, pour le présent et pour le futur, ma vie s’oriente vers un « happy end » comme dans les films d’Hollywood. Sachant que le passé n’est pas garant de l’avenir, et même sans boule magique pour prédire l’avenir, à ce jour, j’entrevois ma vie de façon très optimiste.

Quand j’ai décidé de changer ma vie de A à Z, j’ai commencé par arrêter l’alcool, car j’ai été alcoolique pendant 15 ans. De plus, quand j’étais plus jeune, je suis tombé dans presque toutes les drogues de l’époque, mais ce type de dépendance a été de moins longue durée que mon alcoolisme.

Je fonçais à vive allure vers mon tombeau, j’ai flirté souvent avec la mort. Par exemple, de 2003 à 2005, j’ai développé une dépendance aux somnifères et durant ces années, je buvais aussi de l’alcool; imaginez le cocktail Molotov! Je vous conseille de ne pas essayer ça à la maison, j’étais un professionnel!

Après avoir arrêté l’alcool, j’ai cessé la prise trois médicaments en quelques mois et j’ai fait tout ça seul, avec une supervision médicale. Toutefois, avant d’en arriver là, j’ai du faire trois désintoxes entre 2005 et 2009.

Pendant deux ou trois ans, j’ai été suivi par un intervenant en toxicomanie et je lui dois une fière chandelle. Il a cru en moi et m’a toujours dit que si j’avais réussi à arrêter les drogues plus jeune et les benzodiazépines (médicament de prescription), et bien je serais capable un jour de vaincre mon alcoolisme.

Il m’a toujours dit que c’est rare que quelqu’un qui a des problèmes en toxicomanie s’en sorte; alors, des années après avoir fini mon suivi avec lui, j’ai décidé par moi-même que j’allais être une exception dans les statistiques.

La décision est donc venue de moi. Il fallait que je mette un terme à mes problèmes de consommation.
En juillet 2014, ça va faire bientôt cinq ans que j’ai cessé de consommer de l’alcool dont j’ai été dépendant pendant quinze ans, et tout ça, je l’ai fait par moi-même.

Ceux qui ont sonné la cloche c’est un de mes amis et ma grand-mère. Bref, je leur dois une fière chandelle. En fait, ma grand-mère a fait une cirrhose à cause des médicaments qu’elle prenait, elle n’avait aucun problème de consommation. Disons que ça m’a réveillé, j’ai réalisé que je jouais avec ma vie et c’est grâce à elle et un de mes ami que j’ai décidé de changer.

Ainsi, voilà maintenant cinq ans que j’ai décidé de faire le grand ménage dans ma vie et depuis, elle a changé de A à Z.
En plus de tout cela, j’ai arrêté la cigarette depuis maintenant 4 ans et je peux dire que c’est un exploit parce que je fumais des clous de cercueil autant que Gainsbourg. Pour ce qui est du dernier médicament que je prends, j’aimerais bien le diminuer encore d’ici quelques années, car ces médicaments que je prenais me rendaient zombie; peut-être bien comme la majorité de mes contemporains.

La raison pour laquelle j’ai pris ces médicaments est que j’ai commencé à faire des crises de panique, il y a de cela une quinzaine d’années. On pourrait dire que j’étais prédisposé à cause de mon bagage génétique. Toutefois, je ne veux pas influencer personne à arrêter leurs médicaments.

Mon parcours est assez « trash » et je ne vous montre que la pointe de l’iceberg. C’est complexe un problème de consommation. Ça ne se résume pas en quelques lignes quinze ans d’alcoolisme et d’addiction aux médicaments, mais j’imagine que vous savez lire entre les lignes.

Pour ce qui est de l’anxiété, c’est exactement le problème que cachait ma consommation. Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de ne pas vous isoler lorsque vous avez des problèmes de dépression ou d’anxiété, c’est la pire chose à faire. Dans certains cas, ça multiplie les problèmes et le résultat est qu’on hypothèque notre santé physique et mentale.

Il ne faut surtout pas avoir honte si on vit une dépression, un problème de santé mentale ou des difficultés reliées à un trouble d’anxiété. Bien sûr, la société dans laquelle nous vivons a tendance à rendre ça tabou, mais il faut se consoler et se dire que c’est normal de demander de l’aide, normal et vital.

Malheureusement, à cause des tabous, il a beaucoup de monde qui restent seuls avec leurs difficultés toute leur vie. Le monde dans lequel nous vivons ne tourne pas très rondement. Il est rempli d’inégalités et est axé sur la performance à outrance alors que ce n’est pas tout le monde qui est fait pour se conformer à ce moule.

La société nous dicte d’entrer dans ce moule et si on n’adhère pas à ce dictat, on est considéré comme des moutons noirs. Être un mouton noir, n’est-ce pas une preuve de santé mentale?

J’ai demandé de l’aide; Marie-Claude, je te dois une fière chandelle de m’avoir en quelque sorte pris sous ton aile parce que j’étais réceptif pour faire tous ces changements durant les deux dernières années.

Mon suivi à « L’Autre Rive » m’a encouragé à changer, ce qui a transformé ma qualité de vie. Comme tu le sais, j’ai beaucoup d’objectifs, donc il me reste encore d’autres choses à transformer. Je suis content de cette démarche, ça m’a donné l’énergie pour prendre soin de mes bobos, mais il me reste encore des blessures à guérir.

L’année 2014 c’est pour moi un tournant entre deux époques, l’une révolue et l’autre à venir. C’est très significatif, je m’enligne pour mon 5e anniversaire de sobriété!

Je veux me rendre à dix ans de sobriété et bien plus, mais je vis un jour à la fois et c’est ça qui est le plus important pour moi. C’est en quelque sorte un pont entre deux époques. Je sais que la vie me réserve encore plusieurs Kilimandjaro à escalader.

D’avoir arrêté l’alcool et bien d’autres drogues représente une de mes plus grandes victoires, la montagne la plus haute que j’ai gravie.Tout le monde connaît des alcooliques ou des toxicomanes qui traînent ça très longtemps et qui font rechute après rechute, je crois que je peux être fier de cet accomplissement.

Le fait que je m’enligne pour une 5e année démontre que je peux accomplir ce qu’il y a de plus difficile. Cette force et cette ténacité sont les bases pour accomplir les autres projets dont je rêve et que je couve depuis longtemps malgré les hauts et les bas.

Selon les moments de doute qui me remettent en question, je vais retenir cela comme mantra: « J’ai la force en moi ». Après avoir maîtrisé mon côté obscur, je crois avoir réussi à surmonter le plus destructeur de celui-ci. Il ne me reste qu’à marcher droit devant et ne plus reculer. Le passé est passé et l’avenir reste à venir !